Les droits des victimes dans l'UE: désormais une réalité

Lorsqu'elle s'est rendu compte qu'elle ne bénéficiait d'aucune aide, d'aucun soutien et d'aucun conseil pour elle et son fils Robbie, victime, en Grèce, d’une grave agression lui ayant occasionné des lésions cérébrales dont il souffrirait pour le restant de ses jours, Maggie Hughes a décidé de lutter pour les droits des victimes. Cette lutte, entamée en 2008 en Crète, dans une situation de profonde détresse, l'a amenée à influencer la législation adoptée par l’Union en 2012 pour aider les victimes de la criminalité dans l’UE, et à obtenir un jugement définitif dans l'affaire concernant Robbie en septembre 2015.

Le cas de Maggie est représentatif de centaines d'autres dans l’UE, les organisations de soutien aux victimes et les ONG étant souvent les seules à répondre présent au lendemain d'une tragédie. Parmi les nombreux acteurs qui ont fait campagne pour une législation européenne ferme de l'UE, il y a lieu de mentionner le dynamisme de Victim Support Europe (VSE), une organisation qui en chapeaute plusieurs autres à l'échelle européenne et qui a travaillé avec Maggie Hughes, le CESE et les institutions européennes pour susciter l'adhésion à des changements ambitieux pour l’exercice des droits des victimes dans chaque État membre.

La directive pour la protection des droits des victimes devrait maintenant avoir été transposée dans chaque État membre (le délai pour ce faire était fixé au 16 novembre 2015), et les citoyens devraient pouvoir faire valoir les droits que la directive leur reconnaît devant les juridictions nationales, à savoir: le droit à une évaluation individuelle de leur situation et à un traitement respectueux, le droit des victimes à bénéficier d'informations qu'elles sont susceptibles de comprendre en ce qui concerne leurs droits et leur dossier, et le droit d'accès aux services d'aide et de protection aux victimes pour les victimes et les membres de leur famille.

Mme Walker Shaw, rapporteure du CESE sur la directive, qui a été la première à porter l’affaire de Robbie Hughes à la connaissance des institutions européennes lors d’une audition organisée au CESE en 2011, a déclaré: «Je me réjouis que grâce à la coopération entre institutions européennes et organisations de victimes, l’Europe apportera à présent un soutien et une protection accrues aux citoyens qui en ont besoin. Si vous êtes victime d’un crime dans l’UE, vous savez maintenant que vous pouvez être entendu et écouté dans votre langue, que votre famille sera elle aussi aidée et que vos droits et votre dignité seront pleinement respectés. Nous devons à présent veiller à ce que ces droits deviennent une réalité concrète pour toutes les victimes, et ce partout en Europe».

Maggie Hughes, mère de Robbie et militante active des droits des victimes, a quant à elle déclaré: «Il nous a fallu du temps, mais je suis fière du résultat, qui sera une source d’espoir pour un grand nombre de victimes et de familles qui ont besoin d'aide. Lorsque vous êtes gravement blessé, lorsque vous êtes victime d’un crime, tout s'écroule autour de vous. Si vous vous trouvez dans un pays étranger, c'est encore plus difficile. Grâce à ces nouveaux droits, les citoyens partout en Europe seront aidés, plutôt que de se voir opposer un mur d'indifférence».

Levent Altan, directeur exécutif de Victim Support Europe, a souligné que: «Notre association réclame depuis plus de 25 ans des droits solides pour les victimes dans tous les pays européens. Cette directive constitue une étape importante dans la concrétisation de ces droits. Nous sommes fiers d’avoir travaillé avec l’UE et les États membres en vue de l'adoption d'une mesure aussi positive que celle-ci, et nous allons maintenant faire pression sur les gouvernements pour qu'ils honorent leurs engagements et fassent de cette loi européenne une réalité pour les victimes. Un soutien psychologique et pratique est souvent essentiel pour aider les victimes à se rétablir et faciliter leur accès à l’ensemble de leurs droits. C’est la raison pour laquelle notre organisation poursuivra sa mission consistant à mettre sur pied des services d’aide aux victimes dans chaque État membre, pour chaque victime qui en a besoin».

Le CESE a commencé à soutenir la campagne de Maggie au début 2011. Par l'intermédiaire de ces contacts avec le Comité, Maggie Hughes a rencontré la commissaire européenne chargée de la justice, Viviane Reding, ce qui lui a permis de partager son expérience et d'étayer ainsi la proposition sur les droits des victimes. Le CESE est fier de marquer cette étape importante pour une Europe meilleure, une Europe qui est là pour les citoyens lorsqu'ils ont besoin d'aide. 

Contexte

Pour de plus amples informations, vous pouvez contacter:

Caroline ALIBERT-DEPREZ - service de presse du CESE

Courriel: press@eesc.europa.eu

Téléphone: +32 2 546 94 06 / +32 475 75 32 02

@EESC_PRESS

Downloads

CP 68 Victims Rights